La maison seigneuriale dit « Le château »
La construction du bâtiment débute en 1697. La demeure est située au point le plus élevé du village et proche de son entrée. A l’origine, elle est réservée aux invités des chasses organisées par son propriétaire Ch. de Faillonnet, chevalier et seigneur de Doncourt demeurant à Saint Mihiel. Une partie est habitée par le fermier de la métairie du fief. Après avoir obtenu la charge de seigneur haut justicier, le « châtelain » construira un colombier entre 1711 et 1716. A partir de 1720 la mai-son de-vint la demeure de Marie Thierry, veuve de Ch. de Faillonnet. A son décès en 1746, son fils Charles, après avoir quitté l’armée du Grand Duc de Toscane, vint y loger d’une manière durable et améliora les conditions d’habitation.
Charles de Faillonnet sollicita en 1755, l’autorisation de faire construire une chapelle dans la cour de la maison seigneuriale (raison invoquée : l’éloignement de l’église fait que l’on en-tend très rarement les cloches. Pendant l’hiver, avec la boue , le verglas et les gelées, il ne peut sortir sans sa voiture et souvent quand il arrive, la moitié de la messe est dite et son cocher ne peut suivre la messe). Il s’offre de la bâtir, de la séparer du corps de logis, il la décorera et assurera l’entretien.
Le 25 novembre 1755, Msg Saint Simon, évêque de Metz, donne l’autorisation. Pour avoir la permission de faire célébrer la messe, un procès verbal devra être dressé par l’archiprêtre du canton. Le 28 septembre 1756, Bertrand, curé de Coinville, certifiait, que la chapelle est construite dans la cour, séparée des appartements, la plus belle qui soit dans l’archiprêtré d’Hatrize : calisse, ornements, croix, chandeliers, missel, canon de messe, sont d’une propreté et d’une beauté achevée.
Peu avant 1763, il fait agrandir la cuverie pour installer un deuxième pressoir en forme casse noisettes et deux cuves, la même année il poser une grille à l’entrée de la propriété (il a été réalisé par le ferronnier Jean François).
Bien qu’il n’ait rien de féodal, le bâtiment est appelé « château » par les habitants. Il faut rechercher le caractère seigneurial des an-nexes : le colombier, la chapelle et le portail en fer forgé, ainsi que c’était la maison la plus vaste du village, située au milieu d’un do-maine entouré d’un mur et que depuis 1720 le seigneur y résidait en permanence.
Après le décès de Ch. de Faillonnet, Henri de Rosières hérita du domaine. Habitant à la Croix sur Meuse, il afferma les terres et s’assura ainsi un revenu moindre mais plus régulier.
A partir de 1777, il laisse à titre de bail pour 9 ans à M. Noël huissier à Briey et à B. Savard ancien domestique de Ch. de Faillonnet, le château et ses dépendances, les jardins et les vignes. Les terres et les bâtiments sont laissés à ferme à G.Poury , à P.André de Valleroy, à P. Didion de Laneufville , à L. Lambinet et J. Meunier de Moineville, le pressoir, les dîmes et les droits sont affermés à J. Founier d’Hatrize. Le bail annuel s’élève à 4800 livres, 6 chapons, 6 livres de chanvre et 40 pigeonneaux payables en deux termes. H. de Rosiéres se réserva l’appartement donnant sur le jardin, une écurie et une remise. En 1790 le château et ses dépendances sont lais-sés à bail Louis Claude Delorme.
Pendant la révolution, L.C. Delorme est guillotiné le 16 méssidor (5 juillet 1794) pour intelligence avec l’ennemi, accusation qui s’avéra fausse par la suite. Le château qui est devenu bien national, est vendu à Jean René maître de forges à Moyeuvre. En 1808, Jean Paul Re-gnart puis en 1812 Laurent Louis de Metz, furent les propriétaires successifs. La chapelle, qui n’est plus entretenue, disparaît dans les premières années du XIXe siécle.
En 1824, le château vendu pour 30 000 F à Nicolas Martin, juge de paix à Conflans. Il suréleva la partie centrale de l’habitation, rempla-ça les tuiles par des ardoises et les barreaux aux fenêtres par des volets à lattes. De 1824 à 1980, la propriété s’est transmise dans la des-cendance de Nicolas Martin de génération en génération.
En 1892, Caroline, petite-fille de Nicolas Martin, épouse Georges François, notaire à Pont-à-Mousson. Il décédera en 1915. Très attachée à cette maison, elle fit aménager un très beau parc. Après le décès de Caroline François à Valleroy en 1949, son fils Charles François en devient le propriétaire. Comme son père, il était également notaire à Pont-à-Mousson.Avec son épouse, Germaine, il y accueillait en été ses 6 enfants et ses 14 petits enfants.
L’après midi, dans son bureau au 1er étage dont la vue donnait sur le parc, il aimait écrire des textes sur l’histoire de la Lorraine. Il était membre de l’Académie de Stanislas qu’il présida en 1970-1971.
Après la mort de Charles François en 1980, la pro-priété fut vendue en septembre 1981.
De 1914 à 1918, le château fut occupé par les alle-mands et servit notamment de prison.
La surface de la propriété est