Cimetière soviétique


Les conditions de vie dans les mines et camps qui en dépendaient étaient très dures pour les prisonniers soviétiques. Ainsi de nombreux emprisonnés d’Auboué, Giraumont, Jarny, Joeuf et Homécourt.
Certains ont perdu la vie quelques semaines seulement après leurs arrivée, ainsi ce Nicolas Gorbatsch âgé de 24 ans ou ce Maxime Jaskow, âgé de 32 ans, morts en mars 1943, soit peu après leur arrivée dans un camps lorrain, car les premiers contingents de russes sont signalés dans le bassin de Briey à partir de janvier-février 1943. Les Allemands décidèrent d’enterrer cinquante-quatre de ces prisonniers décédés, en lisière de la forêt de Vroaille proche de la commune de Valleroy, à proximité de la route nationale joignant Briey à Jarny. La date du décès n’est connue que pour dix sept d’entre eux. La dernière victime ensevelie dans ce cimetière est Nicolas Morgounow, décédé à l’hôpital de Joeuf et enterré à Valleroy le 21 avril 1945. Leurs identités est connue, ce qui est exceptionnel, excepté pour un seul d’entre eux, le malheureux matricule 19.729.

HISTORIQUE DE LA NECROPLOLE DE VALLEROY

Pour quelques-uns- seize au total-, les registres de décès mentionnent leur date de naissance. On trouve là, la confirmation de la jeunesse de ces prisonniers affectés dans les mines lorraines. L’âge moyen de ces seize russes est ainsi de 32 ans.

Le devoirs de mémoire :

Dès le lendemain de la guerre, une volonté locale naquit pour assurer un aména-gement décent de ces tombes. Ce dessein animait un petit groupe d’anciens com-battants et de résistants, soucieux de perpétuer la fraternité née dans la lutte. Cela supposait qu’aucune des victimes de l’occupation nazie ne fut exclu de cet enga-gement d’entretenir le souvenir. C’est ainsi que durant les années 1046-1948, le site de Valleroy est rendu plus accessible.

195O – Mise en place du premier Comité :

Ce souhait d’honorer le martyr de ces prisonniers soviétiques se renforce durant les années 50, avec la mise en place d’un Comité pour l’érection d’un mémorial, mais les initiatives locales restant encore trop isolées, le projet n’aboutit pas.

1960 – Le nouveau comité pour l’érection d’une stèle :

Il faut attendre les années 1960 pour que l’idée d’un mémorial soit à nouveau reprise, avec la mise en place d’un nou-veau Comité pour l’érection d’une stèle commémorative. La présidence est confié à René Lamorlette. Camille Sora-gna, qui fort de l’expérience acquise dans le cadre de la création du monument à la mémoire des fusillés d’Auboué, devait consulter les diverses organisations patriotiques locales.
A aucun moment les autorités soviétiques n’ont été sollicitées pour apporter leur aide à la concrétisation du projet. Finalement, il fut décidé d’ériger un monument symbolique qui devait servir de témoignage aux générations à venir.
Une sculpture fut alors commandée à un artiste locale Amilcar Zannoni qui, ancien mineur, semblait le plus apte à concevoir une oeuvre, symbole de l’hommage de la Lorraine, en particulier de la Lorraine du fer, à ceux que la guerre avait fait périr, sur notre sol, loin de chez eux