Le pont de Valleroy-Moineville

Les premiers textes qui indiquent la présence d’un pont sont en 1563, l’inventaire des droits seigneuriaux qui fait état d’un droit de passage et en 1602, l’ordre donné à la communauté de fournir du bois pour la remise en bon état du pont. Le pont était le seul moyen d’accéder au moulin situé sur la rive droite de l’Orne.
En 1688 un pont de sept arches est construit en pierres de Jaumont et en moellons par l’entrepreneur Pierre Sauvage. La découverte en 1824 dans le lit de la rivière d’une pierre de taille portant en relief la date de 1688 et les armes de France, prouve que l’édification à été faite aux frais du royaume.
Le pont est très fréquenté par les habitants du pays haut qui conduisent leurs mar-chandises à Metz, il n’existe alors sur l’Orne d’autres ponts que ceux de Conflans et Moyeuvre. Du pont, par Moineville via Saint ail et Châtel Saint Germain on rejoins la route royale reliant Metz à Paris passant par Verdun, par Valleroy via Génaville on se rend à Luxembourg ou à Sedan. De nombreux soldats passent sur ces itinéraires.
Le 27 février 1784, le tirant d’air du pont ne peu absorber une crue accompagnée d’une débâcle de glace. Trois arches sont emportés.
Pour aider au rétablissement du pont, Louis XVI accorde un secours de 1200 livres insuffisants pour réparer les dégâts (estimation des travaux : 5100 livres). La communauté de Valleroy refuse de participer à l’adjudication arguant que du côté de Valleroy , les trois premières arches sont en bon état. Les paroisses avoisinantes n’accepte pas de parti-ciper aux frais de reconstruction, car entre temps un pont à été construit à Auboué.


On maintient cependant une communication pour les habitants des deux villages. Le 17 janvier 1793, une nouvelle crue emporte une arche côté Valleroy et la der-nière arches existante côté Moineville. Comme il n’y a pas de passage pour le commerce local dans les environs immédiat, une passerelle en bois est construite sur les écluses du moulins. Pendant les quarante années qui suivirent sa destruction, rien ne fut fais pour sa reconstruction. Il devenait indispensable de rétablir une circulation entre les deux villages, les détours par Auboué ou Hatrize étaient de plus en plus contrai-gnant pour l’agriculture et les livraisons de marchandises.
Enfin, en 1823 le deux communes s’associent pour reconstruire le pont, F.Lapointe entrepreneur à Metz remporte l’adjudication pour un montant relevé à 14 016 F lors de la réception des travaux.
La veille de l’inauguration, dans la nuit du 29 au 30 septembre, une crue exceptionnelle due à des pluies d’orages, emporta les superstructures en bois qui n’étaient pas fixées. L’entrepreneur supporta seul les dégâts.


Le pont à six arches, les piles sont en pierre de taille, le tablier et le parapet sont en bois. En 1826, une nouvelle débâcle de glace endommage les avant becs (renforts saillant en amont sur les piles sur pont qui rompt le courant et les glaces). En 1827, ils sont réparés et renforcés par des barres de fer pour prévenir tous nouveaux dé-gâts. Pendant la première guerre mondiale, les seuls dégâts occasionnés le sont dans la nuit du 15 au 16 septembre 1918, les alliés bombardent Valleroy et quatre bombes tombent sur le pont endommageant le parapet. Le 2 novembre 1918, les allemands commencent le minage du pont pour protéger leur retraite, le pont ne sera pas dé-truit.
Le 14 juin 1940 (jours de la prise de Paris par les nazis), les troupes françaises détruisent tous les ponts sur l’Orne. Il est d’abord remplacé par une passerelle en bois. En 1941, un pont provisoire en bois est construit qui est détruit l’hi-ver suivant par les glaces.
Après la guerre, un pont en pierre est construit , il est toujours en service à notre époque.